Le compostage

L’heure est toujours à la prévention. Tous les déchets que nous pouvons réduire à la source (choix de produits moins emballés, réutilisation, produits plus durables, …) et tous les déchets que nous pouvons valoriser directement, comme les déchets compostables, concourent à réduire les tonnages à transporter et prendre en charge par la collectivité.

Qu’est-ce que le compostage ?

Le compostage est un procédé naturel de transformation saine des déchets organiques fermentescibles (déchets de cuisine d’origine végétale, qui sont transformés en terreau fertile : le compost.

Le compost est un fertilisant. On l’utilise au printemps en engrais organique et à l’automne, plutôt en amendement organique.

L’objectif :

Un tiers de nos poubelles environ est composé de déchets qui peuvent être compostés. Grâce au compostage, nous faisons un geste pour l’environnement et pour les budgets :

Le compostage permet de réduire d’environ 30% votre production de déchets résiduels dans vos ordures ménagères. Moins de déchets donc moins de collecte et moins de pollution. Une première bonne raison pour vous y intéresser. En compostant vos déchets biodégradables vous fabriquez également un amendement naturel parfait pour le jardin : potager, jardin paysager, jardinière ou même plantes d’intérieur…

 

 

Pourquoi le compost ?

L’humus (couche supérieure du sol créée et entretenue par la décomposition de la matière organique) disparaît chaque année à hauteur de 2 à 3%, en se minéralisant pour apporter les éléments indispensables au développement des plantes. Pour compenser cette perte et au lieu d’avoir recours aux engrais chimiques, il suffit d’incorporer du compost à la terre pour améliorer sa fertilité.

 

Comment faire du compost ?

Le compost peut être commencé n’importe quand dans l’année. Il faut soit l’organiser en tas ou en bac. La solution en tas est moins bonne car le rendement est plus faible et certains animaux peuvent venir se nourrir facilement des déchets déposés. L’endroit pour poser le composteur n’est pas à choisir au hasard, il faut idéalement un endroit à l’abri des vents froids et à mi-ombre. 2 règles simples pour la mise en place du composteur : retourner le sol à l’endroit où il sera posé et déposer des petites branches au fond pour faciliter la circulation de l’air et améliorer le drainage.

 

Comment obtenir un compost de bonne qualité ?

Le compost repose sur le principe de la fermentation. Cette activité provoque une montée en température à 30, 40 et même 60°C au cœur du compost. Si l’air ne circule pas, les micro-organismes ne peuvent pas vivre et travailler correctement. Le compostage est efficace lorsque les déchets organiques sont de petites tailles. Il est donc indispensable de les brasser et les mélanger régulièrement pour faciliter l’aération et éviter le pourrissement sur les 2 premiers mois.

Il est nécessaire de varier les apports. Par fines couches successives, superposer tontes de gazon (10 cm d’épaisseur maximum), terre, brindilles, etc. puis mélanger. À partir de l’automne, le mélange s’additionne de couches minces (10 cm) de feuilles mortes (sauf de noyer).

L’humidité est aussi un point important. Trop d’humidité empêche l’aération, le processus de fermentation est freiné et des odeurs se dégagent. A contrario, pas assez d’humidité bloque la fermentation. L’idéal est donc d’avoir un contenu humide, un peu comme une éponge essorée.

 

Que déposer dans le composteur ?

 

 

Les 4 saisons du compostage

Le compostage se pratique toute l’année même s’il fonctionne au ralenti l’hiver. Selon les saisons, quelques gestes ou astuces facilitent l’obtention et l’utilisation d’un compost de qualité.

L’automne, la saison du brun

Faire sa réserve de « brun » (matières riches en carbone : feuilles mortes, bois de taille broyé ou coupé à 5 cm) qui pourra être mélangé au « vert » (matières riches en azote : épluchures, fleurs fanées, etc.) tout au long de l’année.

Utiliser son compost mûr dans les vivaces, en retirant la couche la plus récente et celle contenant les vers en activité. Elles seront le début du prochain compost.

L’hiver, la saison du brassage

En janvier ou février, faire un grand brassage énergique du compost : aérer la matière organique.

Si le cœur du compost ne reçoit pas l’oxygène de l’air, les bactéries aérobies meurent et laissent la place à des bactéries anaérobies qui transforment les déchets en une matière inutilisable et nauséabonde.

Continuer toujours d’alimenter le composteur.

Au printemps : utiliser son compost

> Au potager : à l’aide d’un outil « à dents », incorporer une couche de 3 à 5 cm d’épaisseur de compost mûr à la terre de surface des plates-bandes.

Le compost doit rester au contact de l’air. Ne pas l’enfouir à l’aide de la bêche.

> Au jardin d’agrément (vivaces, fleurs, buissons) : mélanger 1/3 de compost à la terre végétale au fond des trous de plantation. Pour l’entretien, épandre une couche de compost de 5 cm puis l’incorporer au sol.

> A la maison : pour le rempotage des plantes d’intérieur, mélanger 1/3 de compost à la terre végétale.

> Au verger : possibilité d’épandre tous les 3 ans une couche épaisse de 10 cm de compost sous la couronne des arbres fruitiers. Couvrir chaque année les racines des arbustes fruitiers (framboisiers, groseilliers, …) avec une couche épaisse de 5 cm.

L’été, la saison du vert

> Continuer d’alimenter son compost avec un apport équilibré de « brun » et de « vert » et d’un peu de terre.

> Une coupe de gazon produit une grande quantité de « vert » trop humide et compact qui n’est pas à incorporer directement dans le compost. Le gazon se tond idéalement au-dessus de 6 à 7 cm. Pour obtenir une décomposition sans mauvaise odeurs, aérobie et saine, laisser l’herbe coupée se décomposer sur place. L’utiliser en paillage dans le potager, au jardin d’agrément ou sous une haie. Faner l’excédent d’herbe pendant 2 à 3 heures au soleil, sur un coin de pelouse, avant de la verser sur le tas de compost.

> Ajouter également les déchets du potager, épluchures, restes de fruits.

 

Quand le compost est-il prêt ?

Au bout de 2 à 3 mois, un « mulch » est constitué, étalé sur les sols, il les protège et les nourrit. Mais c’est lorsque les petits vers rouges ne sont plus présents (7 à 10 mois), que l’on peut dire que le compost a atteint sa maturité. Le terreau obtenu de structure grumeleuse, qui peut être tamisé, dégage une odeur de terre fraîche des sous-bois (humus) et présente une couleur brune sombre.